Box de Thinkie. ( Aïm )

Toute excitée, je me rendais aujourd’hui voir ma toute première ponette : la belle petite Thinkie. Si je cherchais à être plus précise, j’aurai plutôt choisi le mot pension, car, même si j’allais m’en occuper pendant quelques temps, la ponette ne m’appartenait pas. Mais à quoi bon être précis dans la vie ? Certes, cela était utile, mais pas maintenant. J’étais en effet dans un tel état de bonheur quand j’avais appris que mon choix avait été confirmé, que plus aucun détail n’avait d’importance. Juste, aller voir ce petit cœur, pour qui j’avais tout simplement craqué.
Arrivée devant l’écurie du club, grâce à ce qu’on appelle communément des jambes dans le langage humain, chose que certains donnent l’impression d’avoir oublié et préfèrent ce déplacer en véhicules motorisés, je me dirigeais directement vers les box. Sentir cette douce odeur de fumier, de cuir, était pour moi la signification d’un retour à la nature. Les chevaux étaient là, bien sur, trônant comme des rois aux milieux d’installations qui leurs étaient entièrement dédiées. Paisibles, dans leurs box, regardant les allées-venues de bipèdes chargés de selles et d’autres matériels du genre, absolument inutiles, ou au contraire couchés sur la paille, ces beaux animaux que j’aimais tant était là, juste là… Dont Thinkie. Tout de suite, je me mis en quête de son box, que je trouvais presque au centre de l’allée. A l’intérieur, une jolie ponette Apaloosa mâchouillait tranquillement son foin.

-Bonjour Thinkie !

Je l’appelai doucement par son nom. Elle tourna la tête vers moi et, curieuse, s’approcha. Elle tendit son bout du nez vers mes mains, que je lui laissais sentir. Elle les renifla de toutes parts, puis j’essayais une petite caresse. Elle ne la rechigna pas, au contraire : elle tendit la tête de plus belle pour en avoir d’autres. Je souris et fit promener doucement mes doigts sur son chanfrein, puis sur son front. Je descendis pour lui caresser les naseaux. Elle se mit à faire gigoter sa lèvre supérieure, comme si elle cherchait une friandise que j’aurais posée sur son nez. Je rigolai, puis décidais d’entrer dans le box, sentant la ponette en confiance. Je tirais le loquet et poussais doucement la porte pour ne pas l’effrayer. Dès que j’entrais, elle vint fouiller mes poches. Je la repoussais gentiment afin de lui faire comprendre qu’il n’était pas l’heure des friandises : Avant la récompense, l’effort, comme le disait si bien, dans l’autre sens, la réplique connue ! En revanche, je saisis le licol pendu devant le box et invitais cette fois-ci la ponette à venir mettre son nez dedans. Elle ne se fit pas prier, apparemment contente qu’on vienne s’occuper d’elle. J’attachais la boucle, laissant une bonne marge de liberté à la petite shetland, puis la fis sortir du box.
Je la fis marcher jusqu’à une petite aire de pansage, ou se trouvaient des anneaux d’attache et un grand seau de brosses à disposition. J’attachai la jolie ponette à l’un des anneaux, laissant une bonne longueur de longe pour ne pas l’inquiéter inutilement, puis piochait une étrille dans le seau. Celle que je pris, une grosse étrille ronde un peu usée, ferait parfaitement l’affaire. Je la fis renifler à Thinkie qui sembla s’y intéresser beaucoup. Elle essaya de la morde, mais je l’en empêchait en la poussant gentiment. Puis je commençais à passer l’étrille, en mouvements circulaires, sur son flanc. Je descendais sur son ventre, brossai tout son corps, sa croupe, les deux côtés compris. La ponette sembla apprécier et se laissa faire.
Je pris ensuite un gros bouchon. J’entreprenais de le nettoyer un peu avec l’étrille, car il était plein de poils et de poussière. Puis je commençais à brosser activement la ponette, commençant par l’encolure, jusqu’aux flancs, sans oublier le ventre, le dos et la croupe. Je m’affairais ensuite sur ses jambes, que je brossai à petit coup sec et maitrisés afin de retirer la terre prise dessus. Puis j’attrapai sa queue pour la brosse. Je la débarrassais des différents brins de paille et de foin, repassai un petit coup sur la croupe de la belle Apaloosa, et enfin lâchait mon bouchon.
Je le troquais contre une brosse douce, que je passais, comme son nom l’indique si bien, doucement. Je la passais sur tout le corps de la petite ponette, prenant soin de bien remettre ses poils en place. Elle tendit les oreilles en avant et soupira, contente de ce petit massage doux. Je souris en la voyant baisser légèrement la tête et fermer ses yeux mi-clos. Voyant qu’elle aimait cela à ce point, je décidais de continuer un peu, même si j’avais logiquement terminé de panser. Au bout de quelques minutes, toutefois, j’arrêtais de passer la brosse. Thinkie releva la tête et me regarda. Je vins lui faire des caresses, qu’elle accepta avec beaucoup de satisfaction. Je m’accroupis auprès de sa tête et la gratouillais derrière les oreilles, chose que les poneys raffolaient souvent. Elle n’y fit pas acception. Je continuais de la caresser pendant un petit bout de temps, puis me redressais, toute heureuse qu’elle m’accorde aussi facilement sa confiance.

-Et voilà ma belle, ton poil est tout bien propre maintenant, c’est déjà ça !

Je pris le cure pied et soulevais son antérieur droit. Ses petits sabots étaient recouverts de terre, et je m’affairais donc à les dégager énergiquement. Je remarquais que la ponette n’avait pas de fers. Il était courant de ne pas ferrer les poneys de cette taille, à cause certainement de leur résistance et de leurs peu de sorties en dehors du manège ou de la carrière dans les clubs, mais il me semblait toutefois utile, dans le contexte de la ponette, qu’elle en porte, au moins aux antérieurs. Je notais donc cela dans un coin de ma tête, tandis que j’achevais avec le postérieur gauche de curer.
Je finis par prendre mon peigne et m’attaquais à la crinière de la ponette. Emmêlée, je coinçais mon peigne à plusieurs reprise, et il me fallu déjà un certain temps pour démêler les premiers gros nœuds. Cela me mit un peu en galère car le peigne se coinçait souvent, et j’arrachais plusieurs fois des crins. Heureusement, après, les choses s’accélérèrent. Il ne restait plus que des petits nœuds et le peigne eu tôt fait de les démêler. Je finissais par faire son toupet, puis rangeait mes instruments de pansage.

-C’est terminé, on va pouvoir aller se promener !

Je détachais la ponette. Au lieu de la rentrer directement au box, je me dirigeais vers la cour, ayant prévu de lui faire une petite promenade en main à travers l’écurie. Je lui fis traverser la cour, entourée de box qu’occupaient des chevaux souvent deux fois plus grand qu’elle. Elle regarda de tout les côtés et je la laissais faire, tenant longue la longe : le but était justement qu’elle découvre toute l’écurie, bien qu’elle la connaissait peut-être déjà. Arrivé à l’autre bout de la cour, je la fis tourner, et nous nous retrouvions devant le manège. Mais Thinkie avait déjà repéré quelque chose qui l’intéressais beaucoup plus : un petit carré d’herbe. Elle tira sur la longe pour y aller, mettant tout son poids dans mes mains. Je fus obliger de céder sur quelques pas, mais profitant ainsi du fait qu’elle ne s’appuie plus je fis tourner ses hanches pour lui faire faire demi-tour.

-L’herbe, plus tard, promis ! Mais pas maintenant. D’accord ?

Je l’emmenais donc vers le rond de longe, derrière les écuries, qui se trouvait juste à côté de la carrière. Je la fis passer à côté et elle regarda avec beaucoup de curiosité : dans la carrière, un cheval sautait. Je la laissais quelques instants, mais elle se désintéressa vite, voyant bien que le cheval ne viendrait pas lui dire bonjour. On continuait donc notre chemin. De loin, on distinguait le parcours de trec, et se trouvait certainement derrière le cross. Devant nous, l’hippodrome, grand et spacieux. Et à gauche, les prés. Devant tous ces espaces, Thinkie commença à s’exciter, mais je lui parlais doucement, lui faisant comprendre que ce ne serait pas au programme aujourd’hui.

Mais pour lui faire plaisir, tout de même, cela était le but, je la menais vers un grand terrain d’herbe et lui donna de la longe, ne la lâchant toutefois pas. Tout de suite, la ponette ne ce fis pas prier : elle jeta sa tête dans l’herbe et se mit à brouter arrachant l’herbe le plus vite possible, comme si sa vie en dépendait. Je rigolais et fis jouer mes doigts dans l’herbe tandis que je regardais celle qui était à présent «ma» Thinkie se gaver d’herbe grasse. Un petit vent soufflait tranquillement, apportant une fraicheur bienvenue. Je restais là tranquillement. Mais au bout d’un petit quart d’heure, je du me relever. Plusieurs raisons nous chassaient : la météo, en premier lieu. Le ciel, à présent couvert, se faisait menaçant. Et aussi, le fait que l’herbe, très grasse, aurait été néfaste pour la ponette si elle en mangeait trop, et pour rien au monde je ne voulais risquer la fourbure. Je repris donc la longe plus court et demandait à Thinkie de me suivre. Elle bougonna un peu mais me suivit de bonne grâce, toutefois en marchant relativement lentement. Ma quand une petite pluie ce mis à tomber, elle accéléra subitement, et vite, nous eûmes regagnés l’écurie.

Je la fis rentrer dans son box et détachait son licol. Je m’approchais d’elle et la caressait. Elle vint fourrer son nez dans mes poches et cette fois-ci, je lui accordais une friandise. Nous avions passé un bon moment ensembles et elle s’était bien tenue. La bouche encore toute verte par l’herbe, elle happa gloutonnement le bonbon à la pomme.

-Petite gloutonne va !

Je la caressais doucement, rééditant, avec un nouveau succès, des gratouilles derrière les oreilles. Puis je caressais sa tête, jouait un peu avec son toupet en l’enroulant autour de mes doigts. La ponette, tranquille, avait posé sa tête sur mon épaule. Je caressai doucement sa ganache, puis son front. Avec mon doigt, je fis le tour de son œil, qu’elle ferma doucement. Je la tapotai doucement sur l’encolure et me relevais. Elle se mit alors à manger son foin, comme si elle avait attendu que j’ai terminé mes caresses. Je souris et la regardais quelques secondes, puis j’ouvris la porte du box, m’apprêtant à sortir.

-Au revoir ma belle ! A demain !